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Joseph Messinger libre de ses gestes

Publié par Kanata le 29 août 2012

Je viens de l’apprendre, Joseph Messinger nous a quittés le 17 août dernier. Je laisse à d’autres le soin des éloges, ils sont bien plus doués que moi pour ce genre de choses. (Europe 1, Actualitté, Mesacosan…)

J’ai connu Joseph au printemps 2010. Il organisait le «casting des nouvelles plumes » sur son site et me mit au défi d’écrire une nouvelle sur « le coup de foudre » dans le cadre d’un recueil de la Saint-Valentin… Je sais, je sais… on était très loin de ma zone de confort. Mais je crois que j’avais réussi à surprendre ce vieux loup des sentiments avec «Le coup de foudre originel ». 😉

Il m’a beaucoup appris sur les mécanismes du monde de l’édition en France, m’a foutu des coups de pied aux fesses pour tenir des deadlines serrées sur la correction de «Forfait illimité* » et il est à l’origine de l’impulsion qui me fit démarrer la version roman-feuilleton de «Marqueur 26 ». Mais au-delà de ses conseils, qui tombaient fort à point à une période où je remettais le pied à l’étrier, Joseph, dans toute son excentricité, restera une de ces rencontres qui marquent. J’en ai fait quelques une sur ma route, et je suis heureux d’inscrire son nom sur cette courte liste.

Je lui dédicace la nouvelle «Le coursier », que j’avais écrite pour lui et qui « l’avait fait chialer ». C’est tant mieux, Joseph aimait ressentir des émotions intenses. So long l’ami, et je garderai l’oeil ouvert dans ma rame de métro pour l’homme invisible, l’inconnu dans la foule…

Timeline, la bibliographie spacio-temporelle de Kanata

Publié par Kanata le 22 août 2012

Une nouvelle rubrique voit le jour sur le site, la rubrique «Timeline ». Elle offre la possibilité de naviguer en temps réel dans la bibliographie de votre serviteur.

Je vous la conseille vivement, c’est joli 😉

Corned-Beef advices for newbies

Publié par Kanata le 19 août 2012

Quand on nous sert des conseils en boîte de conserve importés des States avec une simple traduction de l’étiquette, on en arrive à vous refourguer du corned-beef pour préparer votre bourguignon.

C’est un peu ce qui se passe avec cet article d’enviedecrire.com pour l’écriture d’un premier roman. Je salue la qualité de la traduction au passage. La forme n’est pas le problème ici, c’est le fond qui pêche…

« Il est très rare – et c’est un euphémisme – qu’un nouvel écrivain reçoive une avance de 200 000 € pour un premier roman. »  => NON, ce n’est pas RARE, c’est impossible…  Vous venez de faire briller inutilement les yeux de centaines de jeunes auteurs.

  1. Il n’y a pas de système « d’avance » dans le monde littéraire français (il y a des exceptions, mais ce n’est vraiment pas une généralité comme aux US).
  2. Même aux US, un nouvel auteur pour son premier roman ne recevra pas d’avance (encore moins de ce montant).
  3. Un auteur en France touche 1.5€/livre. 200 000€ d’avance serait parier sur des ventes de plus de 135 000 exemplaires (en 1re année hors poche)… on est en France (60M d’habitants, pas 300M). Levy lui-même arrive à 285 000 et il a 12 ans d’expérience derrière lui. Impossible de faire plus sans être dans le guide pratique du régime minceur (c’est ÇA qui se vend le mieux en France…) Un premier roman d’un inconnu en France se vend entre 1000 et 100 fois moins que ça.

« Quant à l’avance que vous recevrez, utilisez-la pour embaucher un correcteur ou quelqu’un qui vous aidera à faire vos recherches. » => Again… pas d’avance chez nous. Et l’usage de correcteurs professionnels est en général le fait des éditeurs en France, rarement des auteurs (qui si besoin, feraient mieux de se tourner vers des conseillers littéraires, qui iront au-delà de la correction. Reste à en trouver de valeur, ils sont rares, mais ils existent 😉 .

« Votre roman doit devenir une véritable obsession. Vous ne devez penser qu’à votre livre, rien qu’à votre livre, juste à votre livre – sans pour autant négliger votre vie en dehors de l’écriture. Si vous manquez de discipline, rejoignez un atelier : il vous donnera un cadre, vous forcera à vous fixer des échéances régulières.» => Je suis tout à fait d’accord avec le fond et le message, le problème c’est que cela n’est possible QUE pour des auteurs déjà édités qui vivent de leur plume… sinon, dans la vraie vie d’un jeune auteur et son premier roman ,ben oui, la famille va morfler, ou le boulot, ou votre sommeil, ou votre santé mentale, ou le tout (si vous n’êtes pas prêt à faire cette concession, passez votre chemin, faites de la broderie ou des puzzles si vraiment la télé vous sort par les yeux).

« Ecrivez un roman, plutôt qu’un recueil de nouvelles » => Pour « vendre », oui, surtout en France où le genre de la nouvelle et anecdotique. Pour progresser et explorer dans le monde de l’écriture, c’est l’inverse. Il faut écrire beaucoup, régulièrement, et trouver son style/genre. Il n’y a pas mieux que la nouvelle pour se faire la main (mieux vaut se planter sur 10 pages que sur 400).

 

Le reste des conseils de cet article ne sont pas mauvais, et même assez logiques. Mais il convient de ne pas vendre du rêve aux jeunes auteurs, c’est comme ça que les légendes urbaines du monde de l’édition naissent et qu’ils finissent dépressifs, dégoûtés et découragés.  Une bonne partie des conseils mentionnés ne relèvent pas du premier roman, mais plutôt des bonnes pratiques d’un auteur établi (aux States). Mes compagnes de galères plumesques Jo-Ann et Vanessa semblent assez d’accord sur ce point.

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Mon conseil d’auteur pas confirmé : Si vous écrivez pour vendre… faites du guide pratique, c’est là qu’est la tune. Ou soyez réaliste, acceptez le fait que le lectorat est majoritairement féminin, et faites de la romance avec un brin d’étrange (pas trop de fantastique tout de même).

Sinon écrivez ce qui VOUS plaît, votre production n’en sera que meilleure, et ensuite seulement tâchez de trouver un éditeur/lectorat (ou pas d’ailleurs, il n’y a pas de mal à avoir quelques romans juste à soi, regardez les philatélistes, ils vous montrent toujours la pièce rare, la perle, pourtant ils ont des milliers d’autres timbres dans leur collection qu’ils ont amassés avec autant de passion…)

La réalité US n’est pas comparable à celle de la France. C’est 5 fois plus de lectorat, ce sont des tarifs de 20-25% moins chers sur les livres, une production entertainment (divertissement) à nous faire pâlir, et des guildes d’auteurs bien établies. Il faut donc être très délicat en ramenant des conseils « américains » chez nous… tout n’est pas transposable ni bon à prendre. Espérons que dans les 6 prochains articles de cette série, un peu d’épuration/d’ajustement sera à l’ordre du jour.

 

  

En france aussi on a des “auteurs confirmés” avec des conseils un peu plus proches de nos réalités :

Sources :

NaNoWriMo août 2012 – c’est fini

Publié par Kanata le 19 août 2012

 

Un beau défi qui s’achève. 50 000 mots en un mois… c’est faisable si on est en vacances. On voit bien le palier de ma semaine de travail sur le graphe 😉

Mai-Ling

Publié par Kanata le 18 août 2012

Note

Les « textes à voix » comme leur nom l’indique, trouvent toute leur valeur lorsqu’ils sont parlés, et donc écoutés. Les liaisons, les élisions et leur rythme en général risquent de ne pas être retranscrits correctement par une simple lecture. C’est sans doute paradoxal pour un texte écrit, mais c’est aussi ce qui fait toute la force de la tradition orale et contée.

Description

Parce qu’ENFance et ENFer ont la  même racine, parce que je n’ai pas la même définition “d’évolué” que vous, parce qu’il y aura toujours des Mai-Ling…


 

J’ai pris un train ligne Z.
J’ai pris un train pas zen.
Direction la zone, la vraie.
C’est pas chez toi, c’est pas tout près.
Au terminus j’y retrouve nos patrons,
Loin de leur bureau et de leur maison.
Sortie Station Manille, ou quai Saïgon,
Mais eux sont venus en classe affaires, par avion.
Ils sont lâchés dans les bas quartiers,
Avec rien à commander, rien à gérer.
Dans leur agenda, il y a juste une adresse.
Ils cherchent sur leur plan cette maison pleine de promesses.

 

Moi ? J’étais venu pour oublier,
Ou je sais plus, peut-être pour me retrouver.
Eux ? Ils sont venus libérer leur stress,
À la recherche de narcotiques et de fesses.
Moi, en bateau, en train et à pied.
Je faisais le beau, le malin, je voyageais.
Eux, ils ont casé ça entre deux rendez-vous :
De 10 à 12, baiser une gamine pour quelques sous.
Moi, sur la route j’avais donné un peu d’argent
Pour qu’une famille n’ait pas à vendre son enfant.
Eux, avec leur penchant pervers et leurs dollars
Font perdurer ce trafic de salopards.

 

Mai-Ling tu t’occupais des cochons quand je t’ai vu.
Et malgré ta crasse et les haillons dont tu étais vêtu,
Tu avais encore l’espièglerie d’une gamine et la grâce d’un ange,
Et à tes parents j’ai versé le coût d’une carte orange,
Assez pour qu’ils puissent s’occuper de toi,
Assez pour qu’ils te gardent sous leur toit.
Mais quand je suis repassé dans ton canton,
Il n’y avait plus personne qui jouait avec les cochons.
Je n’ai pas eu besoin de demander ce que tu étais devenu,
Je savais qu’en ville, d’autres porcs jouaient avec ton corps nu.
Que même avec suffisamment d’argent,
Tu avais été vendue par tes propres parents.

 

J’aimerais dire que c’est inhumain.
Mais rendons-nous à l’évidence, il le faut bien,
Il n’y a en fait rien de plus humain,
Je connais pas d’autres mammifères qui prostituent leurs gamins.
Non, c’est le propre de l’homme tant de laideur,
Dans le règne animal, il n’y a pas de place pour cette horreur.
Prouvez-moi que j’ai tort s’il vous plait
Redonnez-moi espoir en notre espèce que je hais.
Donnez-moi de beaux arguments,
Que je puisse expliquer à Mai-Ling, dix ans,
Que si ses parents ont vendu son corps aux patrons,
Quelque part ça fait du sens, quelque part il y a une raison.