Commentaires récents

Prochains concours & AT

Et la musique dans tout ça ?

Publié par Kanata le 9 avril 2011

J’expliquais dans un article précédent comment et oùme venaient mes idées et mon inspiration. Il est un autre déclencheur très important pour moi : la musique.

Je suis incapable d’écrire avec un fond sonore, ça me perturbe trop car je rentre en général dans la musique et je n’écris pas assez vite pour mettre sur papier ce que je vois dans ma tête. Par contre, certains morceaux déclenchent pas mal de choses quand je les écoute au repos, en courant – encore ! –, ou même dans les transports. Une fois quelque chose ressenti de cette manière, ça reste et je peux le coucher sur papier calmement.

Par exemple, si c’est bien lors d’une course que m’ai venu la scène de départ de « Marqueur 26 », c’est particulièrement la chanson suivante qui a déclenché le visuel précis :

[audio:http://www.kanatanash.com/wp-content/uploads/2011/04/04-Florence-And-The-Machine-Heavy-In-Your-Arms.mp3]

« Heavy in your arms » du groupe britannique « Florence and the Machine »

On aime, on n’aime pas, les goûts sont dans la nature, mais sans ce morceau « Marqueur 26 » n’existerait pas…

Vous êtes ici –>

Publié par Kanata le 2 avril 2011

Il y a une nouvelle page «cartographie » sur le blog. Elle est née d’une suite d’évènements bizarres :

  1. Un soir m’est apparue la triste vérité : je suis un menteur et un dissimulateur. En effet, à la question «où trouves-tu tes idées » on voit bien que j’ai répondu COMMENT je les trouve, et pas vraiment OÙ — le lâche !
  2. J’ai enfoncé le clou sur l’impact de la nature de mon inspiration dans «cours Forrest ! Cours ! », mais y ai-je apporté le moindre complément d’information sur le fameux OÙ ? Que nenni ! — le fourbe !
  3. Je me suis alors dit, pour me faire pardonner de cette ignominie, que je pourrais simplement dresser un tableau de mes lieux privilégiés de course… ainsi, d’une pierre deux coups, le COMMENT et le OÙ serait révélé. — Le génie !
  4. Mais en dressant ce que devait être le « petit » tableau en question, les données se sont rapidement multipliées. Et que faire de ses quelques inspirations survenues sans chaussures de course aux pieds : les oublier, les ignorer, faire comme si elle n’avait jamais existé ? — l’amnésique !
  5. J’ai donc fait appel à mon ami Google et mis le tout sous une forme graphique facile à naviguer avec non seulement les lieux de naissance des idées, mais aussi celles de leur développement ainsi que celles de l’action des récits, le détail des emplacements, la liste des textes et leurs liens éventuels… — Le geek !

Elle n’est pas encore tout à fait à jour, mais la page est en ligne et sera maintenue.

Cours Forrest ! Cours !

Publié par Kanata le 17 mars 2011

Un syndrome s’instaure peu à peu quand les idées vous viennent en courant (voir article précédent) : beaucoup s’en retrouvent en effet liées à la course, la fuite, la traque… Pour autant ces idées initiatrices ne mènent pas aux mêmes histoires. Pourquoi ?

D’abord parce que la notion de « course » est vague, ce n’est pas nécessairement « un gars qui court dehors », dans mon cerveau toutes les variantes sont possibles, vélo, auto, bateau, avion, à cheval, en carriole, à dos de chameau ou de lama, en fusée, sur la queue d’une comète… Quand je cours, c’est peut-être le mouvement induit qui lance mes pensées, mais pour le reste c’est l’imagination qui les propulse.

Ensuite parce que ces idées, même si elles sont les catalyseurs de mes histoires, ne se doivent pas nécessairement d’en être le début. Parfois, ce que je vois est la conclusion d’un récit, une scène au milieu, ou l’agissement d’un personnage particulier.

Exemples :

  • Dans « Marqueur 26 » = là c’est simple, j’ai eu en tête la scène de course poursuite pédestre qui ouvre l’histoire. Le calque parfait.
  • Dans « L’envol » (projet qui suivra « Marqueur 26 ») = La scène ressentie est encore une fois littérale (une femme qui fait son jogging et se sent suivie), mais n’intervient pas avant un bon tiers de l’histoire. C’est en fait ce qui amène à ce qu’elle soit la cible qui fait tout l’intérêt. La scène est totalement anecdotique, une fois l’histoire développée, elle pourrait même disparaître… Et pourtant, le manuscrit n’existerait pas sans cette petite étincelle !
  • Dans « Il » = le thème même de la nouvelle est la fuite. La scène génitrice n’est cependant pas celle d’ouverture, mais celle qui clôture le récit.
  • Dans « le blog » = la course est inversée : l’auteur est victime d’un décompte journalier immuable auquel il ne peut échapper. (Je voyais littéralement un homme luttant contre un compte à rebours).
  • Dans « Highway » = un road-trip en enfer où on retrouve le thème de la fuite en avant. Mais cette fois la course est motorisée.
  • Dans « Le talisman » (troisième volet de ma saga vampirique « Naxis ») = l’antagoniste cherche à rejoindre le protagoniste, avec tout un petit monde qui se greffe dans son sillage. Ce n’est plus une « fuite », mais une « suite ». Cette fois la course n’est pas ponctuelle et s’étend tout au long du récit.

Il y en a bien d’autres (« La source » et sa course contre le temps, « Maverick 5 » et sa course contre l’extinction, « HackBack » dont la genèse vient de la scène de la tentative de suicide à toute allure en voiture…) Mais qu’ils soient anecdotiques ou ingrédients majeurs, la course, la vitesse ou le mouvement dictent la majorité de mes récits…

Where do you get your ideas?

Publié par Kanata le 16 mars 2011

J’ai laissé le titre en anglais, car c’est ainsi que la question me fut posée. Mon interlocutrice était germano-russe, mais comme son français est aussi bon que mon allemand et mon russe réunis – soit un bon gros total d’une vingtaine de mots et phrases toutes faites – c’est en anglais qu’elle me demanda « Où trouves-tu tes idées ?»

Ce n’est pas la première fois qu’on me pose la question, mais en général j’élude avec « l’inspiration, cette mystérieuse déesse… Allez savoir… » sans rentrer dans les détails. Mais là, peut-être parce que je ne m’attendais pas à la question (après tout je ne crie pas sur les toits que j’écris, encore moins avec mes collègues étrangers) ou parce qu’elle m’était posée en anglais, mais toujours est-il que j’ai répondu : « en courant ».

Eh oui, force est de constater : la plupart de mes idées me viennent quand je cours (ou marche, faut pas être non plus trop théâtral). Je ne parle pas du développement d’une histoire, dont la trame prend forme en général dans le confort de mon bureau ou la douce torpeur des transports, mais des idées de bases. Ces déclencheurs, véritablement chocs électriques, qui font naître un concept qu’il faudra ensuite nourrir. Ça peut être une scène forte, un dialogue percutant, ou un personnage charismatique, peu importe, mais ça commence presque toujours en courant…

Alors, ce n’est pas glorieux c’est certain, mais du coup, on peut dire que j’écris avec mes pieds !

Mon encrier est vide

Publié par Kanata le 21 octobre 2010

Note

Les « textes à voix » comme leur nom l’indique, trouvent toute leur valeur lorsqu’ils sont parlés, et donc écoutés. Les liaisons, les élisions et leur rythme en général risquent de ne pas être retranscrits correctement par une simple lecture. C’est sans doute paradoxal pour un texte écrit, mais c’est aussi ce qui fait toute la force de la tradition orale et contée.

Description

Un peu spécial, il s’agit d’un texte où je m’étais imposé une règle : Chaque nouveau vers reprend la dernière syllabe du vers précédent, les rimes sont donc sortantes/entrantes.

Mon encrier est vide et j’ai le vague à l’âme
Amertume du temps qui passe, je crois bien que c’est ça le drame.
Amerrissage brutal de mon esprit en eaux troubles
Oubli des atouts sociaux qui me fait voir le mal en double.
Oubliettes sombres des recoins de ma pensée
pulture et amertume sont tout ce qui me vient à l’idée.
sespoir du mal qui m’entoure de son voile noir,
Noirceur profonde du JT de ce soir.
Soirée morne des reflets de notre socié
lévisée où les horreurs du monde aseptisées
S’étalent en acte final de notre journée.
cessaire halte avant de pouvoir se plonger
rant nos friandises devant une série té
galisant la lobotomie générale de la population
Sioniste ou pas, quelque soit la religion.
On dit que la nuit tous les chats sont gris,
Grièvement, j’ajouterais que tous les téléspectateurs sont pris.
Prisonniers et que plus rien ne les attend,
Tandis qu’ils se bâfrent, sourds aux cris distants.
Tango lointain de ceux qui n’ont plus rien
Indécis devrais-je m’en laver les mains
Maintenant ou bien prendre les devants
Vandaliser les préceptes de notre temps.
Tant-pis si cela me revêt d’une étiquette de militant,
Tant-pis si je vous apparais subitement d’un autre camp.
Cambrer les reins pour se propulser du cana,
trifié par l’horreur vais-je enfin me révolter ?
moin amer de notre monde d’illusions,
Honteux de l’oblique tangente que nous prenons.
Nonobstant force est de me remémorer,
aliser qu’aux créneaux je ne peux pas monter.
Terrorisé que je suis par les foules joviales,
Aller saisir ma plume et écrire : c’est ça mon geste social.
À l’aise avec les mots bien plus qu’avec les hommes,
Homéopathe du vers et docteur de la rime.
Mais ce soir malheureusement mon encrier est vide
Hideux moment d’angoisse où je deviens lucide.
Identifiant sans peine que pour ne pas perdre la raison,
Onze millilitres d’encre se remplacent facilement par un crayon.
Rayon d’espoir à cette idée très méritante;
Terrible déception : tous mes crayons réclament de l’encre.
Revirement de situation déplaisant s’il n’en fut,
Furax, je craque et patraque je laisse couler le flux.
Luxuriant liquide lacrymal je me mets à pleurer,
Raisonne alors l’espoir lorsque j’ai rempli mon encrier.
Était-ce donc là le secret : le remplir de larmes ?
Maintenant mon encrier est plein, il fallait juste le recharger d’âme