Ceci est l'article 1 sur 9 de la série 6 étapes pour concevoir un scénario

Ouverture – Les fondamentaux

Vous vous souvenez de la série d’articles « 10 étapes pour concevoir un roman de fiction » ? Eh bien, je réitère, mais cette fois, avec la conception d’un scénario.

NOTE : ami romancier, ne passe pas si vite ton chemin, il y a beaucoup à glaner pour toi ici. Et je ferai plus tard une récap hybride pour explorer le meilleur des deux mondes.

 Même travail en arrière-plan : une reprise complète de mes notes accumulées depuis des années sur le sujet, indigestes, compréhensibles de moi seul – et encore… – pour arriver à une fiche synthétique de 6 pages (3 pages de « méthode », et 3 pages de lexique, car la scénarisation est un univers avec un vocabulaire bien à part).

Cette nouvelle série d’articles se propose de détailler la méthode relative à cette fiche au long de 9 articles qui seront composés ainsi :

  • Cette ouverture, pour cadrer le contenu et les attentes
  • Le lexique – une fois n’est pas coutume il sera dévoilé au début pour vous permettre de suivre les articles convenablement.
  • Un article pour chacune des 6 étapes de la méthode
  • Un fondu au noir pour conclure le tout, mettre les annexes, références et documents

Même avertissement que précédemment, je n’ai pas la connaissance infuse, ce qui va suivre est le fruit d’années à glaner des infos sur la scénarisation et la structure dramatique, majoritairement outre-Atlantique, mais amplement pondérées par des ressources francophones (je me suis notamment payé toute la traduction des termes, parce que mes notes et brouillons étaient tous en anglais…) Du partage donc, rien de plus, et inutile de vous connecter sur votre compte PayPal, c’est gratuit (et pas seulement l’ouverture, les autres articles aussi 😉 )

Si j’ai une ressource principale à citer sur ce coup-là, c’est Aristote, qui sera crédité avec mes autres sources.

Sur ce, amorçons la bobine. « silence, on tourne ! » :

L’effort temps à investir est évidemment dépendant du projet. Je vous annonce une fourchette de 100-125 h qui représente la phase de préparation pour un récit classique sans trop de recherches et mené par un scénariste en herbe. Oui, « préparation », je vous le confirme, vous n’aurez pas écrit une seule ligne de votre premier jet en sortant de cette méthode… Et ce n’est rien. Plus vous passerez de temps sur cette phase de conception, et meilleur sera votre script. Il n’y a pas de victoire rapide dans ce domaine, ce n’est pas un jeu d’arcade, c’est un jeu de rôle en ligne… ça n’en finit pas de progresser…

C’est sans polémique

Dans l’univers de la scénarisation, la question de « structurer sa créativité ou pas » n’a pas lieu. C’est une approche hautement technique de l’écriture, ciblée sur des résultats visuels (théâtre, cinéma, télévision). Aucun script digne de ce nom n’est écrit sans structure, c’est tout bonnement impossible puisque le scénario n’est pas un produit fini, mais l’un des outils d’une très longue liste nécessaire à la production. Son seul but : donner un récit avec lequel le reste de l’équipe peut faire un film… En cela, il se doit d’être structuré, facile à lire et cohérent.

La philosophie de cette méthode

Elle tient en un nom, et je l’ai déjà mentionné : Aristote. Il s’agit ni plus ni moins de la dramaturgie grecque. Comprenez bien que celle-ci a beau être créditée à Aristote, elle n’a pas subitement vu le jour en 350 av. J.-C. Elle est le fruit de milliers d’années de tradition orale des conteurs antiques. Elle est la quintessence de ce qui fonctionne pour véhiculer de l’information visuellement et marquer les esprits. À savoir : conflit, action et émotion, hiérarchisés dans un ensemble structuré adapté à l’étroitesse de nos esprits : début, milieu, fin.

Dans le récit, tout est conflit (obstacles vs objectif) et action.

Il faut du conflit (au sens large) dans tout récit, c’est ce qui créé les émotions et fait vivre l’histoire. Attention cependant, conflit n’est pas forcément synonyme d’agitation forte type bagarre et poursuite, au contraire, ceci est la manière la plus faible de représenter du conflit.

Et il faut de l’action pour gérer ce conflit (encore une fois, au sens « agissements » du terme et non « agitation »). Si le protagoniste ne fait rien, le récit s’enlise. Le précepte « ne dîtes pas, montrez » est capital en scénarisation. Exposition, caractérisation, atteinte des objectifs, tout doit passer au maximum par une mise en action des personnages.

Trop de blabla

Je sais, ça fait beaucoup de vocabulaire – d’où le lexique qui fera l’objet du prochain article – d’un coup, et puis je m’adresse à des scénaristes, il vous faut du visuel… , hé bien prenez donc ça :

 

 Ha ! ben oui, c’est du lourd… La bonne nouvelle, c’est que si vous suivez cette série d’articles jusqu’au bout, vous comprendrez la totalité de ces trois graphiques qui résument tout. La mauvaise… c’est que vous ne couperez pas au lexique et à beaucoup de texte… désolé, l’image ne fait pas tout 😉

Avertissement

Le document final et ses 6 étapes seront condensés au plus haut point, ce qui donnera des allures de méthodologie pointue, rigide et contraignante. Ne vous laissez pas avoir. Le but est d’aider à la conception, jamais de brimer la créativité. Je le répéterai souvent dans les articles, mais n’aurai pas la place de le faire dans le document final : Ne brimez jamais votre désir d’écrire !

Les exemples

La filmographie des dernières décennies nous offrira pléthore d’exemples populaires pour illustrer mes propos, au besoin j’utiliserai mon propre travail de préparation exécuté sur « Hack Back ».

En résumé

Ce qui suit n’est qu’une suite de points pour aider à CONSTRUIRE un scénario, l’écriture elle-même reste un long processus créatif et ce guide n’est là que pour aider avec la structure. Ne pas brimer le désir d’écrire, et ne pas ANALYSER À OUTRANCE. Ce qui suit n’est qu’un guide fluide et organique, rien n’est gravé dans la pierre. Cette fiche récapitulative est le fruit d’une série d’articles plus détaillés et publiés sur mon blog.

Ouverture – Les fondamentaux

   1. Conflit et action : plus qu’un concept,  un état d’esprit.

Dans le récit, tout est conflit (obstacles vs objectif) et action. Il faut du conflit (au sens large), car c’est ce qui fait vivre l’histoire. Attention cependant, conflit n’est pas forcément synonyme d’action forte type bagarre et poursuite, au contraire, ceci est la manière la plus faible de représenter du conflit.

Il faut aussi de l’action pour gérer ce conflit (encore une fois, au sens « agissements » du terme et non « agitation »). Le précepte « ne dîtes pas, montrez » est capital en scénarisation. Exposition, caractérisation, atteinte des objectifs, tout doit passer au maximum par une mise en action des personnages.

   2. Structure en 3 actes, niveau d’information du spectateur et gestion du conflit.

 

6 étapes pour concevoir un scénario – OUVERTURE

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