J’ai laissé le titre en anglais, car c’est ainsi que la question me fut posée. Mon interlocutrice était germano-russe, mais comme son français est aussi bon que mon allemand et mon russe réunis – soit un bon gros total d’une vingtaine de mots et phrases toutes faites – c’est en anglais qu’elle me demanda « Où trouves-tu tes idées ?»

Ce n’est pas la première fois qu’on me pose la question, mais en général j’élude avec « l’inspiration, cette mystérieuse déesse… Allez savoir… » sans rentrer dans les détails. Mais là, peut-être parce que je ne m’attendais pas à la question (après tout je ne crie pas sur les toits que j’écris, encore moins avec mes collègues étrangers) ou parce qu’elle m’était posée en anglais, mais toujours est-il que j’ai répondu : « en courant ».

Eh oui, force est de constater : la plupart de mes idées me viennent quand je cours (ou marche, faut pas être non plus trop théâtral). Je ne parle pas du développement d’une histoire, dont la trame prend forme en général dans le confort de mon bureau ou la douce torpeur des transports, mais des idées de bases. Ces déclencheurs, véritablement chocs électriques, qui font naître un concept qu’il faudra ensuite nourrir. Ça peut être une scène forte, un dialogue percutant, ou un personnage charismatique, peu importe, mais ça commence presque toujours en courant…

Alors, ce n’est pas glorieux c’est certain, mais du coup, on peut dire que j’écris avec mes pieds !