Note

Les « textes à voix » comme leur nom l’indique, trouvent toute leur valeur lorsqu’ils sont parlés, et donc écoutés. Les liaisons, les élisions et leur rythme en général risquent de ne pas être retranscrits correctement par une simple lecture. C’est sans doute paradoxal pour un texte écrit, mais c’est aussi ce qui fait toute la force de la tradition orale et contée.

Description

Pour sortir un peu du carcan “banlieue”, un slam plus poétique où je voulais juste m’amuser avec des rimes en “eur”.

N’ayez pas peur, le slam c’est que du bonheur
Au milieu de cette froideur, c’est un brin de chaleur
Ça peut toucher le cœur, moi des fois ça me met en pleurs
C’est régi par moins de rigueur que la poésie des vrais auteurs
Mais ça n’a pas moins de profondeur et ça demande autant à son créateur.
C’est sûr t’as le droit à l’erreur, et si tu manques une rîme…
En salvateur majeur et sapeur chercheur, en rimeur colporteur
Trouveur et fabricateur de saveurs inconnues pour l’heure
Tu démontreras sans sueur que c’était juste pour être joueur…

Chers académiciens réviseurs, vos yeux dans leurs orbites se font sauteurs
Mais le français n’est pas une langue qui se meurt, nous on veut juste y mettre un peu de couleur
Comme de ce qu’on ne comprend pas on a souvent peur, laissez-nous vous expliquer sans rancœur
Qu’on préfère se la jouer un peu auteur plutôt que de se lobotomiser devant le téléviseur
Vous aurez beau le mettre en HD avec décodeur, les programmes diffusés n’en sont pas moins débilitateurs
Et face à l’Art déprimant des intervieweurs, on ferait peut-être mieux de faire de la place aux slameurs
Il y a quand même plus à apprendre du texte d’un bricoleur, que des reality shows après le journal de 20h
Moi je ne me vois même pas comme un slameur, rappeur, chanteur ni même auteur d’ailleurs
Je me vois comme un facteur, distributeur de mots et de lettres avec rondeur.

Je pourrais slammer en anglais pour faire du beurre, mais je préfère la langue des libres penseurs.
Des fois c’est juste un billet d’humeur et d’autres on parle que de malheurs
L’important c’est d’y mettre de la ferveur, le résultat ne se veut pas salvateur
Et même si des fois c’est un peu moralisateur, ne vous empressez pas de faire de moi un pasteur
Je ne m’affiche aucunement en sauveur, je ne suis qu’un bête transporteur
D’idées sans réelle saveur et dont les impacts sont mineurs.
Je n’ai aucune illusion de grandeur, j’écris avec candeur
En cueillant les mots comme des fleurs au gré de mes humeurs.
Dans notre monde de noirceur, ça fait du bien de jouer les branleurs
 

Ce qui me plait dans le slam c’est le côté libérateur face à l’imposition de certaines valeurs.
Quand de ta propre pensée tu es le bâtisseur, tu te laisses pas influencer par les dictateurs.
C’est juste toi face à ton clavier d’ordinateur où avec ta plume de créateur
Tu joues les beaux parleurs en songeant d’un air rêveur
Que tes faux talents de jacteur poseront une étoile dans les yeux de ta sœur
Ou un sourire aux lèvres d’un collaborateur pour un bon mot un peu farceur.
Peut-être que tout le monde ne peut pas se faire rimeur et des mots être un pourvoyeur,
Moi-même, je suis juste un petit colporteur, mais l’important c’est de trouver se qui vous rend meilleur.
Pis ne vous y trompez pas, votre rôle dans cette histoire à vous, est majeur, après tout… vous êtes l’auditeur.