Je passe aux aveux

La précédente série d’articles était un pur, long moment de diversion… procrastination classique avant de me lancer dans « L’envol ». Je l’avoue volontiers ; c’est mon comportement classique !

Au moment de « Forfait illimité* », j’avais dépoussiéré ma méthode de conception de romans. Pour « Marqueur 26 », j’avais concocté une série sur les corrections. Pour « L’envol », j’ai revisité ma méthode de conception de scénarios…

C’est que… procrastiner pour ne rien faire, je ne peux pas ! J’ai besoin d’être productif. Donc je me lance toujours dans un projet connexe, certes, mais qui va me servir pour mon VRAI projet (concevoir FI correctement, corriger M26 avec panache…)

Bien sûr, vous me direz : « C’est bien beau, mais le rapport entre concevoir un scénario et te lancer sur ton nouveau manuscrit… c’est tout de même un peu tiré par les cheveux… »

Et en apparence, vous n’auriez pas tort… Cependant, ce serait sans compter sur mon machiavélisme inné. Cette dernière série, outre son intérêt pour les scénaristes, me sert de tremplin pour autre chose…

Et si, entre conception scénaristique et littéraire, il existait un hybride utilisant le meilleur des deux mondes ? C’est ÇA qui me turlupine depuis que je me suis penché sur « L’envol ». Des visions trop graphiques pour un bouquin, une psychologie trop complexe pour un film… Il ne m’en fallait pas plus pour me disperser un temps et suivre cette pente hasardeuse.

 Des différences fondamentales

Entre script et manuscrit, il y a quelques différences fondamentales qu’il est impossible de concilier.

  1. 1.       Finalité. Le manuscrit est un produit fini. Le transformer en livre n’est qu’un processus cosmétique. Le récit, l’histoire, les décors et les personnages ne s’en verront pas altérés. Le script, lui, n’est pas un produit fini, mais un guide au sein d’une longue suite d’opérations. LE FILM en est le produit fini. Et entre script et film… beaucoup de choses changent en fonction de l’équipe technique, des acteurs, du réalisateur, des décorateurs, du producteur…
  2. 2.       L’unité d’action. Ce principe qui consiste à imposer que chaque scène se focalise sur le problème posé par l’objectif du protagoniste veut qu’en matière de scénarisation, il ne doive pas y avoir de digression. Autrement dit, se méfier des sous-intrigues. S’il y en a, elles doivent avoir une incidence sur l’intrigue principale et non développer des histoires parallèles indépendantes. Dans un roman… C’est presque l’inverse. On a du temps, et un lecteur qui est « actif » contrairement à un spectateur. Ce lecteur est prêt à nous suivre, il a même ouvert le livre pour ça ! Alors sans le perdre, on peut lui offrir (et un bon auteur se DOIT même de le faire) des histoires dans l’histoire. Le roman en gagne en profondeur et en intérêt.
  3. 3.       Le langage. Un livre est fait pour être lu. Un film pour être vu et entendu. En cela, la part d’imaginaire est importante dans le roman. Aussi doué soit un auteur, une description sera « vue » différemment d’un lecteur à l’autre, car il doit faire un travail de reconstruction, et cela… on peut en jouer, ce que ne peut pas faire une image (sans devenir floue) 😉

Il y a donc des aspects dans la conception et la réalisation d’un projet qui peuvent être contradictoires entre scénario et roman. Mais pour le reste… et principalement pour la littérature romanesque (encore une fois je ne parle pas de Littérature), je pense qu’il y a de quoi se retrouver à la croisée des chemins et dynamiser la conception d’un récit.

Hybride

C’est avec cette idée en tête que j’ai décidé de revisiter mes documents de conception. Emphase sur la caractérisation et la structure du récit ; je vous livre ici la refonte de mon labeur.

C’est avec ces documents que je vais concevoir « L’envol ». Voilà, la phase est terminée… back to work !